Il doit bien y avoir autant de raisons de construire
un avion que de constructeurs sur la planète…. il y a, bien sûr,
des composantes communes. Voici les raisons principales qui m'y
ont mené..
Passion : Commençons par une lapalissade, il faut
avoir la passion des avions et aimer piloter. En ce qui me concerne,
c’est un peu faux d’ailleurs, car l’aviation n’est pas une passion
et ne l’a jamais été…ça a toujours été une véritable « obsession ».
Mon père m’a toujours dit que ca m’a pris tout petit, à peine trois
ans. Quand il me demandait ce que je voulais faire, je répondais
« aller voir les navions » et nous passions des
heures en bout de piste à les regarder évoluer. Un de mes cousins
germains, Alain Mazalerat, m’a offert mon baptême alors que je devais
avoir 5 ou 6 ans. Ce faisant, Alain m’a inoculé le virus du pilotage
au demeurant très contagieux puisque mon fils l’a attrapé, lui qui
est maintenant pilote professionnel et exerce au Canada. Merci à
Alain et à mon père pour m’avoir donné cette passion qui me porte
tous les jours et à mon fils qui me motive et se tient informé du
projet que nous aurions tant voulu partager.
Finance : Ensuite, il est question de moyens financiers.
Un avion ça coûte cher, très cher. Pour voler, la solution la plus
communément adoptée est d’adhérer à un aéroclub, toujours
cher mais plus abordable ; intérêt supplémentaire des aéroclubs,
on rencontre d’autres pilotes et on peut discuter de sa passion
sans agacer tout le monde. L’inconvénient, c’est la disponibilité
des avions, surtout lorsque l’on désire voyager sur des périodes
assez longues puisque l’on prive les autres pilotes en monopolisant
un avion. Le problème est réglé lorsque l’on possède sa propre machine…
mais retour à la case finance ! Construire rend accessible
l’acquisition d’un avion, et le Gazaile est vraiment une solution
très économique.
Aimer travailler de ses mains : Celui qui n’aura
envisagé que ces seuls critères, coût, disponibilité de l’avion
et passion du vol, n’a, à mon avis que très peu de chances d’aboutir.
Il lui manquerait le plaisir de réaliser de ces propres mains l’avion
dont il rêve. Passer plus de 3000 heures dans un garage à débiter,
coller, découper, scier, raboter, poncer, limer, souder, visser,
se tromper et recommencer sans aimer travailler de ses mains est
utopique. Pour moi, « bricoler » est une passion
et produire quelque chose de mes mains est un réel plaisir. Jusqu'à
maintenant, les heures que j’ai passées sur mon avion m’ont procuré
un plaisir qui dépasse largement mes espérances.
Soif d'apprendre : Ajoutons que j’ai toujours eu
le vice de vouloir savoir comment « ça marche », construire
mon avion est une réelle opportunité pour apprendre encore plus
sur ces merveilleuses et envoutantes machines volantes.
En bref, allier la soif d’apprendre à la passion du bricolage et
à celle de l’aviation, créer « ma » machine, la connaitre
sur le bout des doigts, voyager avec elle quand bon me semblera,
l’immense fierté de l’avoir réalisé de mes propres mains et le tout
à un coût abordable, sont pour l’essentiel les motivations
qui m’ont poussé à construire « mon avion à moi ».
Support familial : Là encore,
toutes les motivations du monde vont droit à l'échec sans l'adhésion
de la cellule familiale. Ma femme me supporte dans mon projet, malgré
les inquiétudes que cela engendre et le temps que je passe
« au garage » ; je ne saurai jamais assez l’en remercier.
Sans elle, je n’aurai jamais pu me lancer et trouver l’énergie
pour aller de l’avant.
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